Un nouveau point interministériel avant la rentrée du transport scolaire
Le 23 août 2023, à l’Hôtel de Roquelaure, s’est tenue une nouvelle conférence interministérielle sur les transports scolaires en présence de Clément Beaune, ministre chargé des Transports, d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, et de Prisca Thévenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national Universel. L’objectif consistait à faire un dernier point avant la rentrée des élèves début septembre.
Les remontées du terrain laissent supposer une situation en amélioration par rapport à la précédente rentrée scolaire puisqu’il y aurait 25 % d’emplois vacants en moins par rapport à 2022. Il manquerait cependant encore quelque 6000 conducteurs. Le gouvernement a rappelé l’ensemble des mesures prises et celles en cours, notamment la constitution d’un guichet unique qui devrait faciliter la délivrance des titres (permis) et raccourcir notablement les délais d’obtention pour les nouveaux conducteurs. Cela suppose un gros effort pour assurer l’interopérabilité des différents systèmes informatiques. D’autres mesures ont été présentées : travail avec la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) pour attirer de jeunes retraités, effort pour développer la possibilité pour les agents publics de devenir conducteur scolaire (la question du financement de la formation reste en suspens), relations avec les établissements scolaires pour décaler les horaires d’entrée et de sortie,…
L’ensemble des partenaires du transport scolaire s’est félicité de cette riche et intense concertation (une autre réunion interministérielle avec le groupe de travail est d’ores et déjà prévue). Mais face au satisfecit des ministres, et à la relative confiance affichée par les autorités organisatrices de la mobilité (Régions de France et GART), les transporteurs de la FNTV, de l’UTP et de l’OTRE ont bien rappelé qu’on était « sur le fil du rasoir », que « la situation était très tendue » et que les solutions trouvées localement ne sont « pas pérennes » (mécaniciens et administratifs au volant,…). La présidente de l’ANATEEP, Florence Blatrix-Contat, a quant à elle salué « l’amélioration des perspectives pour la rentrée grâce à l’engagement de l’État, des collectivités et des transporteurs » tout en rappelant que « la situation reste fragile » évoquant notamment « un taux de vacance d’emploi de 7 % qui, s’il est inférieur à celui de 2022, n’en est pas moins encore trop important ». Des difficultés pourraient effectivement se produire à la rentrée dans les petites agglomérations et dans les zones frontalières. La sénatrice a par ailleurs insisté sur le fait que « dans certains territoires en tension, lorsque la distance entre le domicile des élèves et leur établissement scolaire le permet, une meilleure articulation entre les transports en commun et les mobilités douces (vélos en tête) pourrait permettre de soulager le recrutement de conducteurs ».